mercredi 31 décembre 2008

Communiqué et dossier de presse du Ganva pour le procès

Dossier de presse : ici

Communiqué de presse


Caen - mercredi 31 décembre 2008

Action non-violente contre les transports de déchets nucléaires :
procès de 4 militants, à Caen le 7 janvier 2009

Mercredi 7 janvier 2009, à 13h30, quatre militants antinucléaires comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Caen pour avoir bloqué un train de déchets nucléaires italiens le 1er juillet 2008.


Les faits

Revendiquée au nom du Groupe d'Actions Non-Violentes Antinucléaires (Ganva), l'action s'était déroulée le 1er juillet 2008 sur la commune du Molay-Littry, près de Bayeux, et avait impliqué une douzaine de personnes. Soucieux d'agir en toute sécurité, les militants s'étaient assurés que le train transportant les déchets nucléaires était stoppé. Ils s'étaient ensuite enchaînés et cadenassés sur la voie ferrée. Les forces de l'ordre avaient mis 6 heures à dégager les bloqueurs. Les militants avaient ensuite été placés en garde à vue, pendant 21 heures pour la plupart.

Le procès du trafic de déchets nucléaires

Ainsi, les quatre militants qui s'étaient entravés aux rails sont cités à comparaître pour expliquer leur geste. Les militants du Ganva démontreront la légitimité de leur action d'obstruction non-violente. En effet, ils plaideront la désobéissance civile qui les a conduit à faire le choix d'une action, certes illégale, mais relevant de «l'état de nécessité».

Les nombreux transports de matières radioactives (combustibles irradiés et déchets faussement «recyclés») sont la conséquence du choix politique de retraiter ces matières à La Hague , dans le Cotentin. Non-contents de faire parcourir des centaines de kilomètres à leurs déchets nationaux, l'État et Areva importent des déchets étrangers (en particuliers les déchets italiens cibles de l'action du Ganva). Ces trafics ont lieu dans la plus grande opacité, parfois à la limite de la légalité et suscitent même des «réserves» de la part de l'autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Ces transports de matières hautement radioactives exposent les populations à des risques démesurés. Il s'agit d'un risque sur leur vie à court-terme en cas d'accident, mais aussi d'un risque sur leur santé à long terme, quand les wagons sont mal conditionnés, comme l'avait dénoncé le syndicat Sud-Rail les années passées.

Enfin, les militants du Ganva souhaitent dénoncer plus largement l'industrie nucléaire qui occasionne ces transports et qui prévoit d'enfouir les déchets à haute-activité et à vie longue à Bure en Lorraine. Ainsi, le Ganva est solidaire des militants et des populations de l'est de la France qui ne se résignent pas à voir leur terre contaminée à jamais.

Rendez-vous est donné place Fontette, devant le tribunal de Caen, ce mercredi 7 janvier 2009, dès 12h. Une conférence de presse se tiendra lors du rassemblement de soutien.

Un dossier de presse est téléchargeable sur : http://ganva.blogspot.com/

e-mail : ganva [at] riseup [point] net


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Pour mémoire : des extraits de journaux télévisés de 1998 relatant le scandale des transports de déchets nucléaires



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Le reportage de France 3 lors de l'arrivée du premier convoi italien en décembre 2008

Arrivée de déchets nucléaires italiens - kewego
Un train spécial transportant du combustible nucléaire, parti du nord de l'Italie à destination du centre de retraitement de La Hague est arrivé mardi 18 décembre à Valognes.

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L'avis de l'autorité de sureté nucléaire ASN :


Paris, le 18 decembre 2007

Note d'information

Transport de combustibles usés italiens vers l'usine de La Hague

A l'occasion du premier transport de combustibles usés italiens vers l'usine de La Hague en vue de leur traitement, l'ASN rappelle publiquement ses réserves sur l'accord intergouvernemental qui encadre cette opération.

A la suite d'un accord entre les gouvernements français et italien signé le 24 novembre 2006 et ratifié par le décret n° 2007-742 du 7 mai 2007, AREVA doit traiter à l'usine de La Hague 220 tonnes de combustibles à base d'uranium et 15 tonnes de combustibles MOX (oxydes mixtes d'uranium et de plutonium). Ces combustibles proviennent des réacteurs nucléaires en cours de démantèlement de Caorso, Trino et Garigliano. Leur transport vers l'usine de La Hague débute et devrait s'étaler sur plusieurs années. Ce traitement s'inscrit dans le cadre d'un contrat liant AREVA à la société italienne SOGIN (Société de gestion des installations nucléaires).

L'ASN considère que les délais indiqués dans cet accord, prévoyant la réception des combustibles entre 2007 et 2015 et le retour en Italie des déchets issus du retraitement entre 2020 et 2025, ne sont pas justifiés techniquement. En effet :

a) les caractéristiques de ces combustibles permettent leur traitement dès leur réception à La Hague ;

b) l'article L. 542-2-1 du code de l'environnement prévoit que les déchets radioactifs issus du retraitement de combustibles usés provenant de l'étranger ne peuvent demeurer sur le territoire national au delà de dates fixées par accord intergouvernemental, en l'occurrence entre 2020 et 2025. Ces déchets pourraient repartir rapidement en Italie, mais leur retour nécessite la création dans ce pays d'un site de stockage ou d'entreposage, apte à les accueillir, qui n'existe pas aujourd'hui.

http://www.asn.fr/transport-de-combustibles-uses-italiens-vers-lusine-de-la-hague

jeudi 4 décembre 2008

Blocage de train de déchets nucléaires / Appel à soutien aux 4 prévenus du GANVA




Le mardi 1er juillet 2008, au nom du Groupe d'Actions Non-Violentes Anti-nucléaires, nous avons bloqué pendant 6 heures, au Molay-Littry dans le Calvados, un train de déchets hautement radioactifs en provenance d'Italie et à destination de La Hague.
Quatre d'entre nous sont cités à comparaître devant le tribunal correctionnel de Caen, le mercredi 7 janvier 2009 à 13h30. Les faits qui nous sont reprochés sont : présence sur les voies, dégradation et entrave à la circulation.
Notre action pacifique et collective est complètement assumée car elle a pour but d'alerter les populations du trafic incessant de matières radioactives, alors que l'opacité, voire le mensonge, règnent autour de ce sujet.
L'existence même de ces transports met en danger la vie des populations. Ils sont d'autant plus inutiles qu'ils sont la conséquence du choix du «retraitement», ce qui ne constitue en rien un recyclage. Aucune solution concernant la gestion des déchets n'est acceptable -sûrement pas celle de l'enfouissement- il est donc aberrant de continuer à en produire.
Les populations n'ont jamais été consultées pour donner leur accord à l'installation de l'industrie électro-nucléaire et encore moins pour accepter, ou non, le transport de matières qui sont parmi les plus dangereuses au monde.
Ainsi, comme bien d'autres avant et après nous, en organisant des actions réfléchies, non-violentes et légitimes, nous refusons d'être complices d'un crime contre l'humanité.
Quand tous les recours légaux ont été utilisés et que la démocratie telle qu'on nous la propose ne permet plus l'expression d'une alerte citoyenne, la désobéissance civile est légitime et doit être défendue.